MÉDIAS sous contrôle

Publié le par PCF AVEYRON

Paradoxe  :  alors  qu'il  n'y  jamais  eu  autant  de  médias,  de réseaux et d'outils pour diffuser et échanger l'information, la culture,  les  idées...  le  droit  d'informer  et  d'être  informé  ne semble décidément plus pouvoir être exercé.

Entre attaque sur le service public de l'audiovisuel, fragilité économique de la presse quotidienne, pressions politiques à peine masquées et constitution d'empires médiatiques sous la coupe de quelques industriels, il y a danger pour le pluralisme, la diversité, la démocratie.

Cela ne peut pas continuer ainsi !

Le business aux commandes

Alors qu'elle devrait être considérée comme un bien public, l'information est devenue  une  marchandise,  l'objet  d'une  industrie  comme  les  autres.  Les grands propriétaires de médias privés imposent aux journalistes comme aux lecteurs et téléspectateurs, l'audience, le populisme et le racolage pour toute philosophie : l'important n'est plus de divertir, d'informer ou de cultiver, mais
de  faire  des  profits  et  de  vendre  aux  annonceurs  du  temps  de  « cerveau disponible » comme l'avait confié un dirigeant de TF1.

Dorénavant,  les  choix  rédactionnels  et  de  programmation  des  médias  sont guidés par le marché, par les profits. Et cette logique s'accélère. Chaque jour
de nouveaux titres, de nouvelles chaînes, de nouvelles radios passent sous la coupe de  ses  nouveaux  empires  ;  par  le  biais  de participations  croisées,  le
paysage  médiatique  français  est  aujourd'hui  écrasé  par  une  poignée  de groupes  souvent  proches  du  pouvoir  :  Lagardère,  Bouygues,  Dassault,
Bertelsmann,  Bolloré,..  Rien  d'étonnant  alors  à  ce  que  Nicolas  Sarkozy déclare son intention supprimer les maigres barrières législatives qui limitent
encore cette logique de financiarisation et de concentration. Rien d'étonnant non plus à ce que le Président s'en prenne symétriquement au service public.

Le service public menacé

Manifestant une belle solidarité de classe avec ses amis Bouygues, Bolloré et Lagardère, Nicolas Sarkozy a annoncé son intention de supprimer la publicité sur le service public pour reporter sur le privé les recettes publicitaires qui feront  dorénavant  défaut  à  France  Télévisions.  Pire,  il  n'ouvre  aucune
 
perspective sérieuse pour contrebalancer les  pertes d'un service public déjà sous-financé : pas d'augmentation de la redevance, pas de taxe sur la pub, pas
de prélèvements sur les profits du privé.

Résultat : le fait du prince menace aujourd'hui l'existence même d'un service public, ses capacités à peser pour financer le cinéma et la création, à relever
les défis du numérique, de l'Internet et de la télévision locale.

En savoir plus

Le collectif médias du PCF tient à votre dispositions pour une appropriation populaire des médias

 
Pour l'obtenir, contactez-nous
medias@pcf.fr


Scandaleux !

En janvier 2008 (mais la tendance se confirme depuis), le PCF (troisième parti de France aux dernières
élections locales et disposant pourtant d'un groupe dans chaque assemblée) n'aura disposé que de 6,2 minutes sur les principales chaînes de télé, contre 412 pour la droite,
196 pour le PS et 21 pour la LCR.
 
Bienvenue sur Radio Medef

On se rappelle quelles dérives avaient été rendues possibles, aux pires heures
de notre histoire, par une concentration excessive de la presse entre quelques mains.  Or  aujourd'hui,  jamais  le  patronat  n'aura  détenu  autant  de  moyens pour peser sur les consciences, exposer ses projets et taire ce qui les contrarie. Jamais le pluralisme n'aura été si ouvertement bafoué.

Depuis  quelques  mois,  la  confusion  se  trouve  accélérée  par  de  nouvelles pratiques  politiques  et  en  particulier  l'omniprésence  du  chef  de  l'état  à longueur  d'antenne  comme  dans  la  presse people.  On  assiste  également  au retour à des pressions politiques inadmissibles sur les journalistes comme en atteste la protestation justifiée des personnels de l'AFP.

Fragilisés, les journalistes n'ont plus véritablement les moyens de s'opposer à ces pressions et n'ont d'autres choix que se soumettre ou se démettre.

Le Parti Communiste Français ex-communiqué

Un véritable rideau  de fer  idéologique tente  aujourd'hui d'occulter  le débat public. Tout ce qui n'est pas conforme aux attendus de la pensée dominante
est effacé. Comme d'autres, les communistes font les frais de cette orientation délibérée.  La  bipolarisation  de  la  vie  politique  française,  que  certains
appellent  de  leur  voeux  se  trouve  ainsi  confirmée  voire  anticipée  par  des
pratiques éditoriales (voir encadré ci-contre).

Une  situation  que  Marie-George  Buffet  a  dénoncé  dans  une  lettre  au
Président du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel :

« Il  va  sans  dire  que  notre  conception  du  pluralisme  ne  se  résume  pas, comme  nous  vous  l'avons  déjà  signifié,  au  seul  décompte  des  temps  de parole des partis politiques, mais malheureusement l'absence de pluralisme dans   le   choix   des   éditorialistes,   ou   l'absence   répétée   de   « paroles » citoyennes et syndicales à hauteur de leur place dans la société ne fait que confirmer et aggraver « l'excommunication » dont notre peuple est victime. »

Publié dans TRIBUNE LIBRE

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