Position de la Secrétaire Fédérale

Publié le par PCF AVEYRON

Je souhaite donner mon point de vue à partir de l’expérience que nous avons eu à Millau pour les élections municipales.

Dès le mois de Septembre 2007, nous avons lancé un appel au rassemblement de toutes les forces de gauche dans le cadre d’une démarche citoyenne. Il y a eu refus ferme du Parti Socialiste et il y a eu aussi rejet de la LCR. Nous avons alors pris acte et décidé de construire une liste citoyenne avec des jeunes s’ouvrant à la politique, des femmes et des hommes du mouvement associatif et syndical. Ensemble, nous avons élaboré un projet et décidé du tête de liste.

Nous avons mené une super campagne, ce fut d’ailleurs une bouffée d’oxygène pour la section de Millau. Notre programme a été apprécié et les gens nous ont bien accueilli.

Mais à l’arrivée, notre score bien qu’honorable 6,54% (avec un progrès de près de 2% sur les législatives) a souffert de réalités qui doivent nous interpeller.

Des 3 listes à gauche, une PS, une LCR et nous, alors que jusqu’au bout nous avons porté la revendication de l’union rejetée par les 2 autres listes, c’est nous qui réalisons le plus bas résultat (1 point de moins que la LCR).

Nous sommes encore une fois, les principales victimes d’un bipartisme qui ne nous laisse aucun espace politique –sauf dans les endroits où pour des raisons locales- nous sommes crédibles pour l’emporter. Nous sommes perçus comme une composante de la gauche dominée par le Parti Socialiste.

C’est si vrai à Millau, qu’alors que le PS a rejeté l’union, y compris au 2e tour -magouillant avec une liste centriste- dans le cadre d’une triangulaire où il pouvait se passer de nous pour gagner, les gens nous félicitaient pour la victoire de la gauche. Quant à l’extrême gauche, elle a su tirer profit de nos incohérences et de nos alliances contre nature….

Au niveau national, nous sommes certes soulagés mais nous devons rester lucides. Dire que nous sommes le 3e parti de France est bien du point de vue de la communication, mais je pense que ça s’arrête là !

D’une part parce que le nombre d’élus n’est pas le seul critère à prendre en compte. D’autre part, parce qu’il n’y a plus que  2 partis qui comptent aujourd’hui !

Je crois sincèrement que nous devons avoir le courage – à moins d’abandonner notre visée révolutionnaire- de combattre le bipartisme.

Soyons clairs sur certaines notions qu’on utilise comme des dogmes.

Je pense à la notion de gauche. Est-on de gauche une fois pour toute, pour des raisons historiques, indépendamment des contenus, des projets, d’une éthique ?

Je pense aussi à l’union. Nous en faisons souvent un but en soi en dehors des contenus.

Notre démarche en devient arithmétique (au point que certains ont accepté des alliances avec le MODEM, y compris au 1er tour !)

L’union est un moyen et seulement un moyen, certes indispensable mais qui ne doit pas être déconnecté de contenus et de la démarche. De ce point de vue, nous manquons de clarté et de lisibilité.

Ce sont des questions essentielles auxquelles nous devrons répondre lors de notre Congrès.

 

Publié dans TRIBUNE LIBRE

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