TESTS ADN: l’épiscopat contre Sarkozy

Publié le par PCF AVEYRON

charliehebdo.jpgL’imposition de tests génétiques pour vérifier les liens de parenté des membres d’une famille immigrée comporte aux yeux  de la Conférence des évêques de France “ le risque d’une grave dérive sur le sens de l’homme et la dignité de la famille ”.
Les mots sont forts, la tonalité inhabi¬tuelle, la condamnation nette et sans appel. La conférence épiscopale reven¬dique “ l’urgence de faire entendre ainsi sa voix ” alors que le Sénat vient de confirmer le choix des députés, à savoir cet article de la honte imposant des tests ADN.
L’alerte lancée par les évêques porte au-delà de la seule question des tests généti¬ques. C’est la politique d’immigration du gouvernement dans son ensemble qui est interpellée. Les réserves à l’encontre de la loi sur l’immigration et les appels au rejet de l’amendement Mariani se multiplient (Fédération protestante, Secours catholique, le président sénéga¬lais). L’émotion créée par les disposi¬tions du projet de loi est palpable jusque dans certains rangs de la droite.
La prise de position de l’épiscopat est un désaveu pour le gouvernement, qui poussait à l’adoption de l’amendement Mariani sans donner le sentiment d’en être à l’initiative.
Qualifiant de “ détail ” les tests ADN pour les étrangers, le Premier ministre, tout en louchant vers l’extrême droite, a tenté là encore de présenter l’amende¬ment comme non essentiel à la loi. En vain, si l’on en juge par les critiques suscitées par cette formulation.
La politique mise en œuvre par Brice Hortefeux au nom du président de la République n’est en rien une politique d’avenir en matière de migrations. Alors que rien de sérieux n’est entrepris pour éradiquer les guerres et la pauvreté dans le monde, pour engager des politiques de codéveloppement, le durcissement des conditions de regroupement familial et la restriction du droit d’asile ne peu¬vent qu’encourager les filières clandesti¬nes et les exploiteurs de travail illégal. En matière d’immigration aussi, la poli¬tique de Sarkozy épargne les profiteurs pour ne frapper que les plus faibles.
Mais la brutalité de cette politique com¬mence à secouer l’opinion, à interroger, y compris parmi ceux qui ont cru au “ volontarisme ” du nouveau président. Le front qui s’est levé dans le pays con¬tre les franchises médicales est lui aussi large car ce qui est commun à ces com¬bats, c’est qu’ils touchent à des fonde¬ments solidaires de notre société. Bien entendu, chaque attaque portée nourrit elle-même de nouvelles divisions. L’im¬migré est un bouc émissaire efficace pour diviser et attaquer tous les salariés. C’est à faire reculer ces fractures qu’il convient de s’atteler, en construisant dans la résistance aux projets gouverne¬mentaux de nouvelles visions solidaires. Là où la politique de Sarkozy porte en elle une conception intrinsèquement iné¬galitaire de la société, tout nous incite au contraire à ne pas lâcher sur l’exigence en tout domaine d’une égale dignité de tous les êtres humains.

Publié dans POLITIQUE

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