La légion sur le Larzac: L’incroyable déni démocratique

Publié le par PCF AVEYRON

La légion sur le Larzac: L’incroyable déni démocratique

André Perez PCF/Front de gauche

Je veux en premier lieu évacuer les multiples fantasmes entretenus, au sujet de la venue de la légion sur le Larzac, qui manipulent une opinion perméable à tout ce qui peut adoucir les effets désastreux de la politique gouvernementale. Certes, il y aura bien quelques retombées, mais limitées. Il y aura aussi, mais on nous le cache, des retombées négatives, comme dans le domaine du tourisme, qu’on ne mesurera qu’avec le temps…..donc trop tard !

Que l’on soit pour ou contre, une chose fait consensus. La venue sur le Larzac d’un millier de légionnaires, n’est pas un fait anodin. Cela va impacter pour des années, le devenir de notre Sud-Aveyron. Dès lors, une première question se pose. Quelle légitimité avez-vous messieurs Luche, Marc, Viala, Fauconnier, Pantanella, pour décider en lieu et place des populations concernées, de notre avenir ? D’autant qu’en un tour de main, vous affichez un certain mépris pour une page de notre histoire dont l’impact a dépassé nos frontières : la lutte du Larzac. Vous rejetez trop facilement, un engagement pris par un président de la République en 1981. Monsieur Mitterrand s’était engagé à ce que les terrains militaires retournent à la société civile à la fin de la convention avec le CEITO.

Sur cette base, des femmes, des hommes réfléchissent depuis des années, à des projets de développement économique, à partir des richesses, des atouts que recèle le Larzac. Au nom de quoi seraient-ils condamnés à les abandonner sur l’autel d’une militarisation renforcée du camp ?

On nous dit que l’Etat est prêt à investir 40 millions d’euros, les collectivités 20 millions, pour satisfaire les besoins normaux de la légion. Pendant ce temps, pas un centime pour notre ligne SNCF, le développement du ferroutage, pour nos écoles, nos bureaux de postes, nos maternités, nos hôpitaux……..Si cela ne pose aucun problème à ces élus, moi cela me fait bondir !

Enfin, et d’une façon plus globale, cela pose une autre question : Quel type de développement économique ? Des solutions existent autour d’un aménagement harmonieux du territoire, en s’appuyant sur nos atouts, nos richesses, en les tranformant sur place, en développant les filières, et non en les condamnant comme la Fromagère à St Georges ! Depuis des années, les populations du Larzac oeuvrent avec succés, malgré des orientations politiques contraires, dans cette direction. Je crains que cela ne soit pas compatible avec la présence de 1000 légionnaires !

En tout état de cause, cela mérite un débat honnête, sérieux, respectueux de nos populations qui doivent avoir leur mot à dire.

Ce déni de démocratie que nous subissons (comme à l’assemblée avec le 49/3), est en tout cas une nouvelle illustration de la nécessité d’une 6e République donnant du pouvoir au peuple.

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